L’évènement et la structure :
Penser la contingence et la permanence dans les SHS
Par visioconférence – Inscription obligatoire par retour de mail :
Le lien zoom vous sera envoyé les jours précédant l’événement
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Fernand Braudel dans son magnifique livre sur la Méditerranée à l’époque de Philippe II, signale qu’un évènement, celui de la bataille de Lépante (près de l’isthme de Corinthe en Grèce) le 7 octobre 1571 a été d’une importance capitale dans l’histoire de l’Europe. Braudel s’en explique, à contre-courant de sa propre théorisation du temps long en histoire, il s’excuse presque de devoir traiter des évènements dans son œuvre maitresse. Il signale l’importance de cette bataille dans les équilibres sociaux et géostratégiques de l’Europe du XVIe siècle. Les sciences naturelles semblent moins frileuses à penser l’évènement : le Big Bang n’est qu’un évènement mais il aura créé notre univers. Bien des exemples montrent que des évènements comme une épidémie, un accident, une découverte scientifique, le choix politique d’une personne influente ou d’un lanceur d’alerte peuvent entraîner une véritable bifurcation dans les trajectoires à la fois historiques et sociales.
L’importance des évènements, par opposition aux changements longs ou aux permanences sociales a beaucoup occupé les sciences sociales, de manière diverse et dans un grand nombre de disciplines. Elle concerne l’articulation entre le contingent et le structurel, entre le moment et le temps long, entre l’individuel et le collectif, entre le particulier et l’universel. Elle renvoie aussi à la façon dont les ressources naturelles et sociales se combinent dans l’organisation sociale. L’évènement produit des arrangements nouveaux, fait apparaître des hiérarchies nouvelles, révèle des trajectoires laissées marginales. Il n’est d’ailleurs pas étonnant qu’à l’occasion de l’épidémie du COVID-19 ces questions ressurgissent dans les différents domaines de travaux menés au sein de nos unités de recherche.
Si ces questions paraissent philosophiques ou épistémologiques, penser l’évènement peut se révéler d’une grande utilité dans nos travaux. En effet, dans notre travail de terrain, dans les sciences sociales, ou au moment d’analyser nos données, nous rencontrons ces aspects qui obligent à penser l’articulation temporelle et spatiale, mais aussi « structurelle » entre les permanences sociales et les changements induits par de brusques évènements. Au moment même de la rédaction d’une thèse (ou même d’un plus modeste article), lorsqu’il faut réfléchir à ordonner les explications et donner du sens à nos données, ces questions apparaissent inévitablement.
Le CODOFE veut ouvrir ces questionnements, inspirés évidemment de notre récente exceptionnelle expérience de l’épidémie COVID-19, mais aussi en pensant de manière générale à cette articulation entre l’évènement et la structure sociale à partir de nos travaux empiriques.
Dans cette perspective, l’Appel à communication concerne l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.
Détails pratiques
Ce Colloque des Doctorants de la F3S se déroulera au printemps 2021, le 8 avril 2021.
Par visioconférence – Inscription obligatoire par retour de mail :
Le lien zoom vous sera envoyé les jours précédant l’événement
Les communications se dérouleront sous la forme d’une présentation orale suivie d’un temps d’échanges.
Les doctorant·e·s des unités de recherche souhaitant participer à ce CODOFE sont invité·e·s à soumettre une proposition de 500 mots maximum (titre, résumé, références – 4 maximum – et mots-clefs – 4 maximum – inclus) résumant l’objet de leur communication.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Les propositions de communication doivent être rédigées dans la langue prévue pour la communication.
Les participant·e·s seront sélectionné·e·s, après avis du comité scientifique, sur la base des résumés qui doivent comporter un titre, indiquer le nom de l’auteur.e. et de son institution de rattachement, en précisant le matériau sur lequel s’appuie le propos.
Ces résumés seront envoyés avant le 13 novembre 2020 à l’adresse suivante : .
Une notification d’acceptation vous sera envoyée mi-décembre 2020. Celle-ci précisera les modalités d’inscription au CODOFE 2021.
Présentation de la F3S
La Fédération Sciences Sociales Suds (F3S) a été constituée en 2012, à l’initiative de laboratoires de sciences humaines et sociales qui se consacrent à l’étude des sociétés des « Suds » – entendues comme pays en développement ou émergents. Elle regroupe des laboratoires parisiens ayant l’IRD pour tutelle : le Centre Population et Développement (CEPED), le Centre d’Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (CESSMA), Patrimoines Locaux, environnement et globalisation (PALOC), l’Unité de Recherche Migrations et Société (URMIS) et le SeDyL – Structure et Dynamique des langues. Le Centre de Recherche et de Documentation sur les Amériques (CREDA) lui est associé. La F3S associe ces six laboratoires afin d’échanger autour de questionnements et de thématiques partagés et de favoriser des croisements disciplinaires, thématiques et géographiques sur des objets et questions de recherche dont les enjeux sont majeurs pour les Suds et à l’échelle globale.
Comité d’organisation
- Fred O. Biyela, docteur en ethnologie, CEPED, Université de Paris
- Catherine Boutet, responsable du pôle d’information et d’animation scientifique (PIAS), CEPED, IRD, Université de Paris Descartes
- Damien Calais, doctorant géographie du développement, CESSMA, Université de Paris
- Arsène Camara, docteur en Histoire, sociétés et civilisations, CESSMA, INALCO, Université Sonfonia Conakry
- Mathieu Daure, doctorant en sciences du langage, SeDyL, INALCO
- Ghislaine El Abid, doctorante en sociologie, CEPED, Université de Paris
- Claire Leinot, doctorante en sociologie et démographie, CEPED, Université de Paris, Institut Convergence Migrations (ICM).
- Lamia Nejjar, doctorante en sciences économiques, CESSMA, Université de Paris
Comité scientifique
- Giulia Bonacci (IRD, URMIS, Université Côte d’Azur)
- Tarik Dahou (IRD, PALOC, Université Paris Descartes)
- Pascale De Robert (UMR PALOC, IRD/MNHN, Université de Paris)
- Christian Girault (CNRS, CREDA – IHEAL, Université Sorbonne Nouvelle)
- Mina Kleiche- Dray (IRD, CEPED, Université de Paris)
- Claire Médard (IRD, URMIS, Université Paris Diderot)
- Jean- Baptiste Meyer (IRD, CEPED, Université de Paris)
- Santiago Sanchez Moreano (SeDyL-LABEX EFL, Université de Paris)
- Valelia Muni Toke (IRD, SeDyL, Université de Paris)
- Jean Rivelois (IRD, CESSMA)
- Robert Ziavoula (CESSMA, INALCO)