09 juin 2017
El diálogo de saberes entre pueblos indígenas y la “ciencia occidental”
Conférence en espagnol de Maya Lorena Pérez Ruiz (INAH, México)
Discutant : David Dumoulin Kervran (IHEAL-CREDA, Université Sorbonne Nouvelle)
Un évènnement conjoint CREDA-MESO
Vendredi 9 juin 2017 , 9h30-11h30,
Lieu: IHEAL 28 rue Saint Guillaume, 75007 Paris
Jusqu’à aujourd’hui, les relations entre les disciplines dites scientifiques et les connaissances indigènes ont été conflictuelles et ont été caractérisées par une dynamique de domination des premiers sur les seconds. Cette interaction inégale entre des acteurs ayant des positions sociales différentes a suscité la destruction du savoir indigène et en même temps son appropriation sélective pour l’enrichissement de la (des) science (s). Politiquement, la conservation de certains de ces savoirs autochtones a permis à la fois de répondre aux exigences sociales de la transformation du Mexique en une société plurielle, et à la gestion de la différence culturelle, voire à l’utilisation commerciale.
Dans cette conférence, sont analysés ces processus d’interaction conflictuelle, en insistant sur certains points problématiques – tels que la traduction et l’hybridation qui reproduisent et cachent les relations de subordination et de domination dans l’interculturalité et le dialogue de la connaissance. Sont également explorés des chemins alternatifs, comme le dialogue interculturel et collaboratif entre acteurs avec différents systèmes de connaissances.
Maya Lorena Pérez Ruiz est Mexicaine, enseignante et chercheure à la Direction d’Ethnologie et Anthropologie Sociale de l’Institut National d’Anthropologie et Histoire, INAH, à Mexico. Elle s’est intéressée aux rapports entre les populations indiennes et l’État mexicain, une question qu’elle a déclinée dans plusieurs problématiques situées dans des contextes spatio-temporels spécifiques : Chiapas des années 1990, Chihuahua, Michoacán, la Ciudad de México y Yucatán, ce qui lui permet de travailler ensemble les dynamiques locales et les logiques centrales, qu’elles soient nationales ou transnationales. Elle a ainsi abordé la question des identifications nationales/ethniques, les mouvements sociaux indiens et la construction identitaire du patrimoine culturel muséal. Interculturalité et dialogue de savoirs. Actuellement, elle travaille au Yucatan, sur les conditions de vie, de production et d’organisation des jeunes maya afin de comprendre les modalités d’insertion dans les économies globales (agriculture, tourisme), les questions environnementales et les relations sociales, culturelles et politiques. Elle a publié plusieurs ouvrages sur les jeunes et leurs problématiques politiques et ethniques: Ser Joven y ser maya en un mundo globalizado, INAH, México (2015) et, en coordination avec Verónica Ruiz y Saúl Velasco: Interculturalid(es). Jóvenes indígenas, educación y migración (2015), UPN, México ; avec Laura Valladares de la Cruz : Juventudes indígenas. De hip hop y protesta social en América Latina (2014), México, INAH ; Jóvenes Indígenas y globalización en América Latina, (2008) INAH, México ; ainsi que de nombreux articles, chapitres d’ouvrages (https://www.researchgate.net/profile/Maya_Perez_Ruiz).
Déroulement/Moments forts
Il s’est agi d’une table ronde autour de la présentation de l’anthropologue mexicaine Maya Lorena Pérez Ruiz. La conférence a suscité une discussion animée avec les chercheurs de la F3S que la thématique ‘chatouille’ : Odile Hoffman, Étienne Gérard, David Dumoulin, ainsi qu’avec le public présent (35 personnes : étudiants et doctorants, membres du CREDA et chercheurs d’autres institutions). Comment les savoirs pourraient dialoguer ? Comment parler en général de savoirs « indigènes » et aussi de savoirs scientifiques comme un ensemble ? Comment décrire les rapports de domination structurelle ? Quelles expériences doivent être mises en valeur et selon quels critères ? La conférence a aussi donné lieu à des discussions plus informelles avec Maya Lorena Perez qui était chercheuse invitée par l’URMIS et David Dumoulin, qui a organisé la conférence avec Odile Hoffman.
Suites envisagées
Un livre de petit format est prévu avec finalisation fin 2018 sur le même thème.(auteurs : Maya Lorena Pérez Ruiz et Arturo Argueta ; préface D. Dumoulin) visant à rendre compte pour un public français de ce thème du « dialogue des savoirs » entre experts indigènes et scientifiques : généalogie intellectuelle et exposition critique des modalités de ce débat en cours au Mexique et plus généralement en Amérique latine. Deux discussions ont eu lieu entre les trois personnes concernées.
Lien vers une vidéo de la conférence qui inclut le powerpoint présenté, éditée par les services de communication de Paris 3: http://epresence.univ-paris3.fr/5/Watch/4195278.aspx